Château Duriez

À Steene, le château Duriez nous transporte à travers les époques....

Le château de Steene a été construit en 1791 à la demande de Coppens, un armateur dunkerquois fait baron de Noordland par Louis XVIII.
Le « château Duriez » n’en porte pas que le nom… il en a aussi tous les atouts : une allée d’arbres séculaires, un parc de 15 hectares et une toiture aux allures de coque de bateau renversée, la preuve que son premier propriétaire était charpentier de marine.
Avec ses vastes pièces de style Louis XVI et son parc à l’anglaise planté d’arbres séculaires, cette somptueuse demeure du 18ème siècle est un décor de cinéma idéal. À l’été 2017, elle a d’ailleurs accueilli le tournage de la saison 2 de Baron Noir, la série de Canal+.

Un peu d’histoire…

La famille Duriez, originaire de Seclin voit deux de ses enfants âgés de 18 et 20 ans partir en 1858 créer une première distillerie au hameau de Coppenaxfort à Craywick. Une entreprise surnommée : « l’usine des 2 gamins »… En 1913, la distillerie de Steene est rachetée à un cousin Dantu-Dambricourt. L’ensemble comporte la fabrique, un château néo-classique : élément le plus ancien avec parc, étang, glacière (toujours visible), jardins, dépendances et ferme monumentale reconstruite en 1854. Le premier propriétaire connu est Laurent Coppens, baron de Noordland. Il s’agit d’une « campagne » (maison de plaisance) Louis XVI qui comprend le château, ses dépendances, jardins, étang, prairies. Vers 1840, la majestueuse avenue longue de 400 m est tracée, précédée de deux aubettes de gardiens. Sous Napoléon III, la famille Dantu-Dambricourt modernise l’exploitation et au château on jouxte une ferme modèle longue de 120 m en briques rouges en bordure du watergang (fossé), le long de la Voie Romaine. François Duriez tout en dirigeant ses autres industries, récupère en 1913 le domaine, alors en mauvais état.

Au lendemain de la guerre 14- 18 : des travaux très importants de rénovation, aménagements, constructions sont confiés à son cousin : Louis-Marie Cordonnier architecte de renom, auteur entre autres de la Chambre de commerce de Lille, l’hôtel de ville de Dunkerque, de nombreux édifices publics et la basilique de Lisieux. Ainsi le château est remanié de fond en comble dans un style néo directoire tel qu’il était perçu en 1920 avec agencement de grands volumes : escalier d’honneur provenant sans doute d’un hôtel particulier parisien. L’architecte transforme les dépendances en habitation, remanie des bâtiments agricoles, couronne d’un clocheton un rang de maisons ouvrières, construit en 1934 une villa de style « anglo‐flamand » pour Jean Duriez (fils de François). La mission de l’architecte est très aboutie : dessins pour les barrières de clôture, mobilier, boiseries, stuc, etc. La deuxième guerre mondiale éprouve la propriété occupée par un général allemand et son état major (il a même la preuve que Rommel a passé une nuit au château). Pour ne pas laisser entre les mains de l’ennemi son stock d’alcool (capital pour le séchage des poudres), Jean Duriez vide ses cuves dans les watergangs. L’accident d’un char provoque une spectaculaire flambée ! Pendant toute la guerre, Jean Duriez sera poursuivi par les contributions indirectes qui cherchaient à récupérer ses taxes… La distillerie fonctionnera jusqu’en 1991, date où elle fut reprise par les Sucreries de Lillers. Le château fut à nouveau habité de 1994 à 2008 par Mr et Mme François Duriez.

Nouvelle ère

Aujourd’hui, la famille s’efforce de maintenir le patrimoine industriel et architectural de cet ensemble précoce de concentration verticale. Il est habité aujourd'hui par Mr et Mme Vandenbussche-Duriez.